Restauration du châssis

Après dépose des conduites de freins et de carburant, le châssis est maintenant totalement à nu.
Déjà plus de 550 heures de travail au compteur mais le cambouis et la crasse sont maintenant derrière moi.
C'est une étape importante dans le processus de la restauration car le châssis constitue la base sur laquelle je vais pouvoir commencer à "remonter" la voiture.
Mais avant cela il me faut encore vérifier l'état de ce châssis et procéder à sa restauration.

La vérification s'effectue en deux étapes.
La première étape consiste à vérifier un certain nombre de cotes données par le constructeur qui vont révéler si le châssis est sain ou si il est globalement déformé suite à un choc (accrochage, nid de poule, contact violent avec un trottoir, ...).
Dans un second temps une inspection visuelle minutieuse s'impose afin de détecter les parties manquantes ou déformées,  les fissures éventuelles et les soudures à reprendre.

La vérification des cotes ne peut se réaliser que si le châssis repose sur une surface bien plane. Ça n'était pas envisageable dans mon garage et il a donc fallu trouver un endroit propice. Je vous laisse deviner ....



Non il n'a pas osé ! et pourtant si.
En poussant quelques meubles du séjour j'ai trouvé l'endroit idéal.
Françoise est une épouse formidable !!! Bon, ça n'a pris que quelques heures et j'avais quand même bien dégraissé le châssis avant de le faire entrer dans la maison mais tout de même ...


Voici quelques exemples de cotes à vérifier pour savoir si le châssis est vrillé, arqué, ou en berceau.


A final les cotes sont très correctes ce qui prouve que la voiture n'a pas été accidentée et que le châssis est globalement en bon état. Ça me rassure...

Passons à l'étape suivante, l'inspection visuelle. Mieux vaut avoir un bon éclairage donc direction extérieur cette fois et en plein soleil.


Je marque à la craie le moindre défaut au fur et mesure de mon inspection.
Un côté puis l'autre après retournement du châssis.
Il y a pas mal de défauts à corriger mais rien de méchant pour le moment.









La mauvaise surprise (car il y en a une) se trouve à l'avant gauche au niveau de l'axe d'articulation du triangle inférieur de suspension.
L'axe est bien tordu et ses pattes de fixations ont commencées à s'arracher du longeron. Aie!Aie!Aie!


Il semble que ce soit le point faible des châssis de TR3 et je n'échappe pas à la règle.
L'ancien propriétaire a peut être tapé dans un trottoir. Quoiqu'il en soit cela explique l'usure extrême des bagues en nylon. Avec une telle déformation de l'axe, le comportement de la voiture sur la route ne devait plus être au top...
Pas le choix, il va falloir remettre tout ça en ordre. Pas facile car l'axe est soudé sur le châssis et la tourelle et est pratiquement indémontable.
Je décide de découper les pattes de fixation pour pouvoir redresser l'axe librement, puis de réparer le longeron à cet endroit, et enfin de venir ressouder de nouvelles pattes de fixation.

Découpe des pattes...



Réparation du longeron...

Redressage de l'axe d'articulation. L'axe a plié juste après la soudure à sa sortie de la tourelle. En chauffant cet endroit au chalumeau et en faisant bras de levier avec un tube emmanché dans l'extrémité de l'axe il est relativement facile de réaligner l'axe. La difficulté vient du fait qu'il n'y a aucun repère permettant de savoir si l'axe est bien aligné avec son extrémité opposée que ce soit dans le plan horizontal ou vertical.
Après quelques journées de cogitation j'ai trouvé une solution (j'adore ça). Je me suis fait un petit appareillage avec mon télémètre laser monté sur un support venant s'emmancher sur la portée des bagues aux extrémités de l'axe.

En projetant le laser sur le fond du garage (à environ 4m) je peux repérer l'impact du laser sur la porte.

Il suffit de déplacer l'appareillage sur l'autre extrémité de l'axe et de comparer la position de l'impact du laser avec la précédente.

Cela donne une bonne idée de l'alignement des deux portées, aussi bien en horizontal qu'en vertical et surtout une bonne indication sur la direction vers laquelle il faut exercer la pression sur l'axe pour le ramener dans le bon alignement. On voit bien sur les photos que les deux points sont espacés d'environ 30 cm avant redressage. La distance de 4 m agit un peu comme un amplificateur du défaut (sorte de zoom).
En procédant par itérations successives de chauffage/déformation/contrôle (7 ou 8 quand même), j'ai fini par obtenir un alignement presque parfait.



Il ne reste plus qu'à confectionner de nouvelles pattes de fixation ...


Et souder pour solidariser tout ça.

J'en ai profité pour ajouter des nervures de renfort entre les pattes sur les 4 extrémités d'axes.
Une bonne chose de faite...

Quelques photos du châssis après réparations locales



J'en ai aussi profité pour ajouter un anneau de remorquage à l'avant. Ça peut être bien utile en cas de panne.

Après tous ces travaux sur le châssis j'ai préféré vérifier à nouveau les cotes et les alignements mais cette fois avec un niveau laser rotatif, petit appareil génial qui m'a entre autre permis de contrôler la perpendicularité de l'axe des tourelles avec les axes d'articulations.







Il reste maintenant à sabler le châssis avant de lui appliquer 2 bonnes couches de peinture époxy et de traiter l'intérieur des longerons à la cire pour corps creux pour obtenir un châssis tout neuf (ou presque)...








Commentaires

  1. Salut Claude,

    je viens de retrouver ton blog. Quel acharnement. Bravo pour ton courage.
    Mon tel: 0647949377 . Envoie moi ton num de tel ca serait cool que tu nous expliques tout ca de vive voix.
    A+

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